RÉCAP’ Spirits In The Sky 2018

ATTENTION, 4 mousquetaires Liégeois débarquent à la capitale pour le Spirits in The Sky 2018… Le temps d’une après-midi, D’Artagilles, Xavathos, Mikaramis et Porthosgae votre fidèle serviteur un peu rond (J’ai hésité avec l’autre gros de la bande … mais bon… j’ai été grand prince), envahissent le fief de Cardinal Mario de Richelieu. Au programme, dégustation de jus de malt en provenance d’Écosse, Irlande, USA ou encore de suède …

 

—TEELING—
C’est en Irlande que commencera notre périple malté, et plus précisément chez le Phoenix de Dublin : Teeling. La distillerie se lance depuis peu dans les affinages dans des fûts ayant contenu de la bière. Le premier essai, prometteur, avait été le finish en Imperial Stout de chez Galway Bay. Pour les réaliser, ils partent de la base du « Small Batch » pour ensuite les affiner entre 6 à 9 mois dans les fûts souhaités. Pour le coup, nous goûterons ici 3 nouveaux affinages : Barleywine (Bière ambrée forte), Chocolate Porter (Bière noire torréfiée) et Rhum 3 Rivières (Rhum Agricole Martiniquais).

Le Barleywine apportera au premier un nez très bière et malté. la bouche quant à elle est plus sur la fraicheur et le fruit. L’influence du fût en bouche est assez discrète par rapport au nez très prononcé. Longueur assez courte.

Le Chocolate Porter est quant à lui autant présent au nez qu’en bouche : notes torréfiées de grain de café, fève de cacao, épice douce, finement boisé avec une longueur moyenne. En fin de bouche, c’est le sel qui surprend. Qualité/Prix merveilleux !

Pour terminer, le « 3 Rivières Rhum finish »est celui dont le fût a pris le plus le dessus . Influence très Rhum au nez (canne fraiche, végétale). Le rhum arrondit les angles en bouche. C’est gras, boisé, herbacé, malté. On pourrait croire que l’équilibre a basculé du côté RHUM en première bouche mais le côté WHISKY reprend vite le dessus en milieu de bouche pour rééquilibrer la balance. Belle longueur !

 

—MACKMYRA—
Juste à côté de Teeling se dresse la distillerie ultra-moderne suédoise : MACKMYRA. Toujours prête à repousser aussi les limites du vieillissement, nous sommes interpellés par le FJÄLLMARK et son affinage totalement atypique dans des fûts de 30L ayant contenu du vin de baie polaire récolté autour des marais en Laponie et ouuuuaiiis (pour être précis : 4 ans de bourbon cask et 8 ans de vin de baie polaire).….. Le résultat est assez déroutant : Aigre-doux, pickles de légumes, végétale, légèrement fumé avec une longueur tout en finesse. Affichant 42% en non réduit, ça reste puissant en arômes et saveurs sans ce côté aqueux de dilution. Très bien foutu mais à ne pas mettre entre toutes les mains.
On continue dans les curiosités puisque le 2ème (désolé pour la photo), EFVA, est vieilli dans des fûts de vin de sève de bouleau et sherry oloroso. Plus concentré que le précédent, le sherry se montre assez présent. Végétale, fruits jaunes, orangette. La fin de bouche est assez marqué sur l’affinage : la sève de bouleau. Étonnant mais préférence pour le 1er.

 

—MICHTERS—
Après la claque que le Michters 10 ans nous avait mis en accord avec le fromage de chèvre Clacbitou lors de l’atelier WHISKY&CHEESE, on jète un oeil furtif sur le stand pour checker les news. Á première vue, pas grand-chose jusqu’à ce que le brand ambassador nous sorte de dessous de la table un Rye Cask Strength Toasted Barrel. Mais que c’est boooooon : Résineux, cireux, bois 5*, herbacé, poivré, pointe acidulée… Complexe à souhait !

—COMPASS BOX—
Vous connaissez mon amour pour ces « punks dandys » de chez Compass Box, impossible de passer à côté de la dernière nouveauté : JUVENILE, collaboration avec le bar à vins du même nom situé dans le 1er arrondissement de Paris. Grâce à la totale transparence de John, voici sa composition : Strathmill (34%), Balmenach (34%), Clynelish (30%) et Glendullan (2%). Miam miam miam : le nez rappelle le fruit, la fraicheur et la finesse d’un Irish Whiskey, la bouche est gourmande mais puissante à la fois. Fruit jaune confit, note de pineau des Charentes vieux, légère influence du sherry.

 

—ARRAN—
Ayant reçu en exclu avant le festival la liste des nouveaux produits chez différents producteurs, un single cask de 22 ans pour Nectar avait attiré mon attention. Vieilli 22 ans en Refill Sherry Hogshead (Comprenez : fût de sherry de plus petite taille utilisé plusieurs fois), nous trouvons le jus légèrement alcooleux au nez. Par contre, l’alcool en bouche est beaucoup plus fondu : Légèrement mokaté, malté, saveurs subtiles de sherry, fruits noirs.
Le second tasting sera le futur 21 ans embouteillage officiel. Ici ça sent le regular à plein nez : beaucoup plus carré, plus classique mais néanmoins une belle longueur épicée.

 

—KILKERRAN & LONGROW—
Comment ne pas passer par les amis de Campbeltown quand tu sais qu’ils ont 2 nouveautés (enfin 3 mais on est arrivés trop tard pour le Local Barley) en cette fin d’année. On commence par le nouveau 8 ans Cask Strength de chez chez Kilkerran et son rapport Q/P  I.M.B.A..A.B.L.E. : pour cette nouvelle édition, on est beaucoup plus sur la tourbe que d’habitude. Iode, poivre noir, jambon fumé (forêt noir). Alcool parfaitement équilibré.
Le deuxième est un single cask de Longrown vieilli intégralement en fût de Sauterne (Ce grand vin blanc doux bordelais). Sensation liquoreuse qui arrondit complètement la tourbe puissante et terreuse du Longrow traditionnel. Atypique et super bien équilibré.

—PORT CHARLOTTE—
Décidément je pense que la freelance placé derrière le stand Bruichladdich lors des salons à une dent (ou le dentier complet) contre moi… Après le Salon Du Whisky Spa 2018 ou elle m’avait réclamé 15 tokens pour 2 samples d’Octomore alors que ceux-ci était pour le shop (je n’ai évidemment rien donné…). Cette fois, elle refuse de me faire goûter un Port Charlotte sherry cask en exclu pour le SITS sous le comptoir… Par contre, ses collègues flamands juste avant ma demande, sans problème … SOIT …
Ici je goûte un délicieux MRC qui est l’acronyme de Mouton Rothschild (ce grand vin rouge de Bordeaux), vieillissement opéré sur ce Port Charlotte, version tourbée de chez Bruichladdich. Rolalala que c’est gras et vineux : on sent complètement l’influence du vin (même sur la couleur, il est rosé) avec la terre, l’iode et la réglisse de PC. très vif et corsé pour retomber tout en légèreté sur la fin de bouche. longueur déroutante.
PAUSE avec Jesse Den Dulk
Á chacun sa pause, le groupe se scinde en deux et je me retrouve avec le gros Mika pour aller réhydrater le palais à grands coups de cocktail 5* réalisé par Jesse Den Dulke (ancien Jigger), bartender du Golden Gai à Gand, Ramen Bar & Cocktail. Mika se prendra un « Stop Whining Old Fashioned » avec du Michters et j’opterais pour le « Algonquince ».
Toujours aussi délicieuses les mixtures de Jesse !
—WOLFBURN—
Nouvelle distillerie dans le catalogue NECTAR, je tiens à re-goûter la distillerie situé la plus au nord d’Écosse car celle-ci ne m’avait pas laissé la meilleure impression lors du Whisky Live Paris 2017.
Northland lancera le bal avec son vieillissement en ex fût de Laphroaig : Minérale, frais, légèrement tourbé, salin. Qualité/prix fort intéressant.
Le 2ème candidat sera « Aurora » avec ses 25% de fût de Sherry et 75% de Bourbon : plus classique, plus rond, le sherry amène un peu plus de consistance. Moins accrocheur que le premier.
Et voici mon préféré des 3 entrées de gamme, le « Lightly Peated » et son vieillissement à 50/50 – > bourbon/Laphroaig Cask. Orge fumé à 10ppm, on évolue sur le grain de café fraichement torréfié, l’iode et la fumée de tourbe. la bouche est riche et concentrée. Le 4ème sera le « Cask Strength », plus malté, gras et sur les fruits secs. On terminera en beauté sur le « single cask » pour Nectar, seulement 3 ans sous le capot mais d’une belle complexité : c’est chaud, légèrement fumé, salin et malté. On retrouve une identité aromatique similaire sur toute la gamme avec quelques variations en fonction du fût, du degré d’embouteillage ou encore de la tourbe utilisée.

 

—BERRY BROS—
Comment ne pas aller saluer Mike Harrison qui nous avait fait l’honneur de présenter un atelier 5* au shop en juin 2018 ? IMPOSSIBLE ! On s’arrête au stand, rien de neuf sauf un Glen Keith 23 ans qui me fait de l’oeil depuis un petit temps sur le tarif NECTAR. Vilaine claque mais tout en finesse : gourmand, pâtissier, sirop d’érable, crème vanille, bois délicat, fruit jaune, complexe à mourir… Berry Bros quoi !!!

 

—SIGNATORY—
Accueilli par Andrew & Des, je leur reparle du magnifique moment passé chez eux en mars dernier pour la sélection de mon premier fût. Moment inoubliable dans ma vie de spirit lover ! Un petit tour de la table et pas mal de nouveautés à goûter, nous terminerons probablement par ce stand…

On attaque notre épopée à Pitlochry avec un Mortlach 2008 et son côté fruité à souhait, malté, sucre brun, moelleux, classique mais très sympa.

On continue avec un Clynelish 2008 avec son profil aromatique classique : cireux, frais, fruits séchés confits, légèrement asséchant et tannique.

En 3, on partira pour Islay chez Bruichladdich avec du gros sel et de la fraicheur : Herbacé, céréales à gogo, loooong !

On repart chez Clynelish pour le 4 avec un vintage 1995 en refill sherry butt : souffré, vineux, sirupeux, cire d’abeille, superbe mélange de textures.

Pour terminer notre périple dans les chais Signatory, on se fera plaisir avec un « petit » Highland Park 1988 : Finesse, fruits exotique, légèrement acidulé, un bois délicat. Tellement complexe qu’il est assez difficile à cerner après tout ce qu’on a dégusté.

 

—EDRADOUR / BALLECHIN—
Dans la continuité de Signatory nous terminerons notre SITS 2018 avec les embouteillages officiels d’une des plus petites mais assurément une des plus authentiques d’Écosse : EDRADOUR.#1 Edradour SFTC 12 ans vieillit intégralement en ex fût de chardonnay ayant été fortement brûlé avant la mise en vieillissement du whisky, le résultat est VIOLENT : Très toasté, fruits secsgrillés (noisette, amande), très malté, bois brulé, sous bois, … LE malt parfait pour l’hiver !

#2 Ballechin – Edradour 8 ans , assemblage d’UN fût d’Edradour Sherry cask avec 3 Ballechin Bourbon cask : beurré mais fumé et terreux à la fois, le mix sherry / bourbon est très réussi.

#3 Ballechin vieillit 13 ans intégralement en fût de PORTO : Qu’est-ce que ça fonctionne bien les fûts de vins avec la tourbe terreuse et végétale de Ballechin : Fermier, animal, gras, vineux, concentré, riche, gourmand, viande fumée. Tout ce que j’aime pour l’hiver !

Á l’année prochaine cher Spirits In The Sky